Carnet de repérage : La Vallée du Doubs à vélo entre Besançon et Dijon – partie 2

Si vous prenez la lecture de notre carnet de voyage en cours de route, nous nous étions quittés alors que notre équipe – composée d’Eugénie et Bérangère – arrivait à Besançon, la capitale du Doubs (pour relire la partie 1, c’est ici).

Besançon offre au visiteur une multitude de choses à voir, dont vous trouverez un aperçu ci-dessous. Pour notre part, nous ne nous y sommes pas attardées, afin de poursuivre notre repérage de la Vallée du Doubs à vélo, et vous concocter des programmes de voyage aux petits oignons.

Visite de Besançon, top 5 des activités qui nous ont été conseillées

On oublierait presque de le mentionner tant la ville recèle d’activités et de musées. La première chose à faire est une balade à pied dans le centre-ville historique. Déambulez dans les rues piétonnes et levez la tête pour admirer la belle unité architecturale du centre-ville, dont la plupart des maisons et hôtels particuliers datent de la Renaissance et du début du 18ème siècle.

Nous vous conseillons ensuite de prendre la hauteur en montant à la Citadelle Vauban, considérée comme l’une des plus belles de France. Ses fortifications s’étendent sur 12 hectares au sommet d’une colline et offrent des vues spectaculaires sur la ville historique.

Citadelle de Besançon copyright Comité Régional du Tourisme en Franche-Comté

La Citadelle de Besançon au-delà de son intérêt pour l’architecture défensive, abrite plusieurs musées et espaces culturels. Les familles et amateurs de nature se délecteront de la visite du Museum, qui présente des collections uniques en France d’insectes, de poissons, d’oiseaux et de mammifères au sein de 4 secteurs, un Insectarium, un Aquarium, un Noctarium et un Jardin zoologique. Une journée de visite ne vous suffira pas pour tout voir !

Enfin Besançon fut également l’un des berceaux de l’horlogerie. Ne manquez pas d’aller observer la fabuleuse horloge astronomique construite par Auguste-Lucien Vérité au 19ème siècle, à l’intérieur de la cathédrale Saint-Jean-de-Besançon. Celle-ci comporte 57 cadrans et peut donner jusqu’à 122 indications, comme l’horaire des marées au Mont-Saint-Michel, au Havre et même à Cayenne.

Vous pourrez complétez votre découverte du monde de l’horlogerie au Musée du Temps, qui expose le fameux pendule de Foucault parmi une impressionnante collection d’instruments et raconte l’histoire horlogère de la ville. Le musée est installé dans un prestigieux palais Renaissance, le Palais Gravelle, ce qui ajoute au charme de la visite.

Notre liste de recommandations n’est pas exhaustive mais vous donne un aperçu des choses à faire à Besançon. N’hésitez pas à y faire une pause de 2 jours au cours d’une randonnée à vélo sur l’Eurovelo 6.

Poursuite de la Vallée du Doubs à vélo, de Besançon à Dole

Après toutes les recommandations de visite que nous avons reçues, vous comprendrez aisément qu’en quittant Besançon dès le lendemain matin, nous nous sommes fait la promesse d’y revenir plus longtemps. Nous voulons poursuivre notre repérage dans la Vallée du Doubs sans traîner car avons l’impression que la fin de l’itinéraire va nécessiter plus de recherches ce qui a été confirmé par la suite.

Pour la petite anecdote, le départ de Besançon fut plus long qu’escompté car Eugénie rencontre un problème mécanique sur son vélo, peu banal : sa tige de selle s’est enfoncée ! Impossible de la remonter et tous les réparateurs de vélo du coin sont fermés jusqu’à mardi matin. Tant pis, elle continue la selle au minimum, assise sur son vélo, rien n’arrête une Vélo Voyageuse en repérage.

La sortie de Besançon par l’itinéraire de l’Eurovelo 6 est tout aussi agréable que l’arrivée. On emprunte une piste cyclable sous un tunnel fluvial, formant un raccourci sur une boucle du Doubs. En trois coups de pédales, nous quittons la ville et retrouvons les berges bucoliques de la rivière, parcourue par de petites péniches et toujours encadrée de collines verdoyantes.

Après avoir passé quelques villages, nous arrivons à la percée de Thoraise, un autre tunnel fluvial coupant un méandre de la rivière. L’entrée du tunnel a été agrémentée d’une jolie cascade. Pas de passage pour les vélos cette fois-ci, nous devons passer au-dessus en suivant les indications vélo. De l’autre côté, dans la descente, le panorama sur la rivière est superbe. Nous restons enchantées par le parcours et les paysages, même si on remarque bien que la vallée s’ouvre petit à petit.

Peu après, à l’entrée du département du Jura, nous marquons l’arrêt car plusieurs s’options s’offrent à nous : continuer sur l’itinéraire officiel, ou faire un détour par les grottes d’Osselle, ou encore suivre une boucle locale pour se rendre directement à Arc-et-Senans. Un cycliste en lycra rencontré sur la route nous déconseille vivement l’itinéraire proposé jusqu’à Arc-et-Senans car il emprunte des routes assez fréquentées par les locaux. Nous décidons donc de nous séparer pour tester les 2 autres parcours, l’officiel et le détour par la grotte d’Osselle. C’est l’une des grottes les plus remarquables au monde par la variété de ses cristallisations et de ses colorations et la plus vaste nécropole européenne d’ours des cavernes, dont certains squelettes sont exposés au British Museum. L’itinéraire passant par Osselle ondule sur les collines avant de rattraper le parcours du Doubs à vélo à Salins.

Pour les familles, nous conseillons l’aller-retour jusqu’aux grottes plutôt que le détour complet. Nous faisons une pause à l’écluse de Salins, où nous apprécions les tables de pique-nique sous les arbres et le spectacle de l’écluse en fonctionnement. C’est sympa mais bruyant ! Nous planifions de suivre l’Eurovelo 6 jusqu’à Ranchot, et à partir de là, de faire le détour pour nous rentre à Arc-et-Senans qu’on ne veut surtout pas rater.

Arc-et-Senans est un haut-lieu du patrimoine industriel français. On y trouve les Salines Royales construites par l’architecte utopiste Claude Nicolas Ledoux dont les bâtiments classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco ont été remarquablement mis en valeur. Le lieu invite au savoir et à l’imagination. On y trouve une exposition consacrée à l’histoire des salines, un festival des jardins, des expositions temporaires et un parcours racontant l’utopie à l’origine du projet de Ledoux. On s’y rend en empruntant une piste cyclable longeant la D31 à travers la forêt de Chaux. Ce ne sont pas les 10km les plus intéressants mais ô combien récompensés par la visite ensuite.

Nous dormons une nuit à Arc-et-Senans pour refaire les 10km en sens inverse le lendemain. On a bien cherché, mais pas trouvé de meilleure alternative. A Ranchot, nous visitons le seul hôtel restaurant du coin, Le Galoubin, qui propose un accueil familial et une cuisine locale et généreuse. Nous roulons le long du canal du Rhône au Rhin jusqu’à Dole. A Rochefort-sur-Nenon, nous grimpons en haut des falaises, pour admirer la vue depuis le « Rocher de la Pucelle ». La légende raconte qu’une bergère en aurait sauté pour échapper à des soldats, et en aurait miraculeusement réchappée en tombant dans la rivière. La vue sur la vallée et les montagnes du Jura est très dégagée. A Dole, nous ne trouvons pas immédiatement l’aménagement prévu pour les vélos empruntant une passerelle en bas de la vieille ville. L’arrivée est pourtant majestueuse avec une vue sur la collégiale Notre-Dame surplombant les maisons médiévales. Le centre-ville est encore une fois piéton : décidément la mobilité douce a pris de l’avance dans ces contrées de France.

Dole nous renvoie une image contrastée. D’un côté, l’impression d’une ville où il fait bon vivre. De l’autre, une hôtellerie vieillissante ou peu orientée vers la clientèle touristique de loisirs, et notamment les familles. Tout le monde ne semble pas encore avoir pris conscience de la riche du patrimoine de la ville et de la nécessité de le promouvoir.

La Saône et la route des vins jusqu’à Dijon

Nous quittons Dole de bon matin avec l’idée de trouver un mécanicien futé qui pourrait remonter la selle d’Eugénie. Nous avons repéré le magasin Avenue Cycles situé dans la zone industrielle de Foucherans, proche de l’itinéraire à vélo peu après Dole. Sébastien nous accueille avec un grand sourire, un bon café chaud et sort de sa caisse à outil l’instrument qu’il faut pour récupérer la pièce manquante au fond la tige de selle. Ouf, Eugénie va pouvoir à nouveau pédaler jambes tendues. Adresse 200% recommandée à tous les jurassiens et voyageurs à vélo sur l’Eurovelo 6 qui auraient besoin de dépannage !

Dole marque la fin de la Vallée du Doubs au sens géographique. L’itinéraire de l’Eurovelo 6 bifurque en direction de la Vallée de la Saône en longeant d’abord le Canal du Rhône au Rhin. Après la beauté des boucles du Doubs, cette partie semble plus monotone quoique tout aussi bien aménagée. Ce sont des paysages de plaine agricole. Nous atteignons rapidement Saint-Jean-de-Losnes, qui fut autrefois la capitale de la batellerie fluviale. La commune accueille aujourd’hui la Gare d’Eau, le 1er port fluvial en eau douce de France. La ville a un charme suranné. Quelques agréables terrasses donnent sur le fleuve, et invitent à la pause déjeuner. Nous venons de pique-niquer, donc continuons notre route à vélo.

Sans vous donner tous les détails de nos pérégrinations, nous finissons par emprunter une route en dehors de la piste officielle pour passer l’Ancienne Ecluse et son pittoresque village de péniches puis sur de petites routes de campagnes passant devant les fermes d’Esbarres et d’arriver à Charrey-sur-Saône. Nous voulons passer par l’Abbaye de Cîteaux puis rejoindre le secteur de Nuits-Saint-Gerges pour finir notre périple sur la voie des vignobles de Bourgogne.

Il n’y a qu’une vingtaine de kilomètres pour relier la Côte de Nuits depuis Charrey-sur-Saône. Après une semaine de grand confort sur des pistes cyclables 100% aménagées, on retrouve sans grande joie la circulation automobile. Le circuit emprunte des routes secondaires plutôt calmes pourtant, mais on en a croisé tellement peu qu’on s’est déshabituées en quelque sorte. L’exception est la portion de D996 qu’il faut obligatoirement emprunter avant l’Abbaye de Cîteaux où c’est franchement désagréable et contre-indiqué pour tous ceux qui n’ont pas l’habitude de rouler sur route.

A partir de Nuits-Saint-Georges, nous pédalons sur des itinéraires bien connus puisque nous proposons déjà la route des vins de Bourgogne à vélo et y faisons étape. Nous passons rendre visite aux hôteliers avec lesquels nous travaillons avant de clôturer le repérage à Djion.

Vous l’aurez compris, nous rentrons au bureau des étoiles pleins les yeux après ces 10 jours de voyage à vélo dans la Vallée du Doubs. Nous sommes convaincues que ce parcours va donner matière à des randonnées à vélo exceptionnelles. Nous avons toutefois une légère appréhension à propos de la logistique. Même si nous avons frappés à toutes les portes – loueurs de vélo, hôteliers accueillants une clientèle cyclotouriste, campings – nous n’avons pas trouvé de service logistique au service du tourisme à vélo itinérant sur l’Eurovelo 6 sur le territoire de Belfort, dans le Doubs et le Jura. En dehors de la Grande Traversée du Jura, rares sont les professionnels actifs sur l’itinéraire malgré sa beauté, ses infrastructures irréprochables et son riche patrimoine culturel.

A bon entendeur ! 🙂

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