La Vallée du « Doubs » figurait depuis longtemps sur notre liste de destinations à découvrir à vélo. Dans la communauté des cyclotouristes avertis, cette portion de l’Eurovelo 6 a, en effet, la réputation d’être un bijou bien gardé, offrant certains des plus beaux paysages de l’itinéraire. Et pourtant, elle est loin d’être la plus connue du grand public.
Nous avons donc entrepris d’aller explorer la Vallée du Doubs par nous-mêmes, malgré quelques appréhensions sur l’organisation. Trouver des partenaires semble être un défi, à commencer par les vélos de location. Nous décidons donc avec Eugénie de mettre nos vélos personnels dans le train régional Paris-Belfort, qui accepte les vélos sans prévoir d’espace dédié et nous voilà partie pour notre repérage !
De Belfort à Montbéliard, découverte d’une riche histoire industrielle
Après un looong voyage depuis Paris pour Eugénie et Bruxelles pour Bérangère (et beaucoup de trains), nous arrivons enfin à Belfort en fin de journée sous un magnifique ciel rougeoyant. Nous logeons près de la gare. Le centre-ville de Belfort que nous découvrons essentiellement le lendemain est cossu et présente une architecture typique de l’Est : maisons aux façades colorées, balconnières fleuries et rues piétonnes bien aménagées. Les hôteliers auxquels nous allons rendre visite nous parlent d’une fréquentation professionnelle. Les industries sont encore dynamiques dans la région, même si l’affaire General Electric agite les débats locaux et nationaux. La région est également une terre de vélo, les massifs vosgiens ayant la côte auprès des sportifs et du Tour de France qui y fait régulièrement étape.
Nous passons ensuite rendre hommage au fameux Lion de Bartholdi, achetons le pique-nique et enfourchons nos vélos. Nous sommes impatientes d’aller tester le parcours vélo dont tout le monde ici aussi nous fait les éloges et séduites dès le début !
La sortie de Belfort emprunte une piste cyclable bucolique le long d’une rivière joliment nommée La Savoureuse. Deux options sont ensuite possibles pour rejoindre l’Eurovelo 6 qui ne passe pas officiellement à Belfort : la Coulée Verte qui est le chemin le plus court, ou l’itinéraire de liaison n°643 passant par Moval et la gare TGV Besançon-Montbéliard.
Nous nous séparons pour tester les deux options. Nos chemins se rejoignent à Brognard, où nous choisissons de quitter l’itinéraire officiel pour faire un détour par Sochaux et visiter le Musée de l’Aventure Peugeot. On y raconte la grande épopée industrielle et on y présente l’incroyable diversité des objets produits par Peugeot, avec un brin de nostalgie. La fin de l’étape est en ville mais reste agréable car sécurisée. Après la voie ferrée nous débouchons directement dans le centre-ville de Montbéliard dominé par un joli château de style Renaissance. Nous faisons un dernier effort pour y monter et profiter du point de vue – très industriel – depuis l’esplanade.
De Montbéliard à Besançon, la vallée du Doubs sauvage
Au berceau de l’automobile, celle-ci est encore reine. Nous errons pour trouver un itinéraire de sortie de Montbéliard efficace et agréable à vélo. Nous finissons par rejoindre une magnifique voie de halage le long du Canal du Rhône au Rhin.
On quitte ensuite très vite l’agglomération et comprenons pourquoi la Vallée du Doubs charme tant les amateurs de voyage à vélo. On pédale sur un chemin sécurisé, au milieu de paysages vallonnés et verdoyants. Toute la palette du vert s’étale sous nos yeux, mouchetée ça et là des teintes ocres des villages et des couleurs vives des clochers vernissés. L’itinéraire est principalement plat car on est souvent très proche de l’eau, mais il ondule dès qu’on s’en éloigne. Il faut prévoir quelques montées, peu méchantes, qui peuvent même être parcourues à pied. Nous faisons une pause déjeuner à L’Isle-sur-le-Doubs où nous nous sommes retenues de goûter la friture de carpe, grande spécialité locale, de peur d’avoir l’estomac trop lourd sur le vélo. Nous quittons le canal pour rejoindre les méandres du Doubs, qui nous réserve des points de vue tout aussi enchanteurs. Nous nous sentons littéralement apaisées par la quiétude de la nature environnante. Les traversées de villages ne rompent pas le charme tant elles sont brèves.
Nous finissons l’étape sous une lumière rasante qui rajoute à la magie des paysages. Le Doubs se faufile entre les formations rocheuses, et au détour d’un tournant, nous révèle Baume-les-Dames adossée à flanc de colline. Les derniers mètres en montée n’entament pas notre enthousiasme !
Le lendemain nous nous remettons en route vers Besançon. La véloroute est toujours aussi bien indiquée et nous laisse pédaler sans se soucier des directions. On roule parfois sur des routes partagées avec les voitures, sur lesquelles nous voyons plus de barbecues que de véhicules. A force d’humer les grillades, nos estomacs se rappellent à nous. Nous pédalons donc jusqu’à Deluz croyant y trouver un restaurant ou une boulangerie mais peine perdue, on nous indique d’aller jusqu’à Vaire. Nous avons la bonne surprise de trouver en route une friterie mobile avec quelques tables au bord de l’eau abritées du soleil. C’est le rendez-vous du week-end pour les gens du coin, et pour nous c’est un cadeau tombé du ciel !
Nous repartons bien rassasiées faire les derniers kilomètres jusqu’à la capitale de la Bourgogne-Franche-Comté. Elle nous semble plus loin qu’escompté. Nous n’avons pas l’impression d’approcher une grande ville jusqu’au moment nous nous retrouvons à l’ombre de la citadelle de Besançon. La piste cyclable nous mène en douceur jusqu’au centre-ville rendu piétonnier les samedis. Nous allons mettre les vélos en lieu sûr et découvrons cette ville majestueuse et animée à pied.
Nous concluons cette première partie de repérage par une soirée tapas bien méritée au bord du Doubs, dans la douceur d’une chaude soirée de septembre.
Suite de nos aventures dans la Vallée du Doubs au prochain épisode !