Par Dimitri
Après vous avoir fait découvert le canal d’Ille et Rance et laissé bouche bée devant les nuances singulières de la côte d’Émeraude, nous étions restés aux portes de Saint-Malo. Si vous souhaitez retrouver mon premier récit de voyage entre Rennes et Dinard, un circuit idéal pour une première expérience à vélo ou en famille, c’est par ici. Pour les autres, on continue notre exploration de la Bretagne Nord à vélo, de Saint-Malo à Vitré. Du patrimoine breton en veux-tu, en voilà ! Et peut-être même que la Normandie aussi est à l’honneur 😉
Saint-Malo, la cité corsaire propice à l’évasion
Dans le premier épisode de mon repérage, je vous avais invité à choisir une porte d’entrée en Bretagne Nord : Rennes ou Saint-Malo. Peu importe votre préférence, il n’empêche que Saint-Malo est un passage incontournable et qu’il est impossible de se déroger au charme de la ville portuaire.
Se lancer dans la découverte d’un circuit à vélo en solo est une expérience formidable. Je ne saurai que conseiller aux personnes hésitant encore de s’engager, de faire le grand saut. Enfourcher son vélo en solitaire c’est lâcher prise et en apprendre davantage sur soi, profiter des plaisirs du voyage d’une autre manière. Être rejoint au milieu de son périple est cependant tout aussi excitant. Ainsi, trois compagnons de voyage normands se sont ralliés à moi pour le week-end, autour de Saint-Malo. Normands et bretons se font la guéguerre mais au fond ils s’aiment bien et veulent apprendre l’un de l’autre !
De Cancale à la pointe du Grouin
Après un classique mais non moins goûtu « moules-frites » la veille, nous voilà donc embarqués ce matin pour Cancale, la perle de la côte d’Émeraude. Nous nous éloignons progressivement des paysages urbains de Saint-Malo et Paramé pour rejoindre le manoir de Limoëlou. Il constitue l’unique héritage de Jacques Cartier, explorateur du Canada en 1534 ! Nous roulons à présent sur de petites routes bucoliques et la faim commence à se sentir chez les amis normands. Encore quelques kilomètres avant Cancale, allez !
Quelques coups de pédale plus tard chaperonnés par le tintamarre de nos ventres qui gargouillent, nous arrivons sur la côte. Des bancs et une table de pique-nique au loin, elle est LÀ la pause déjeuner. Mais pas le temps de sortir nos salades des sacoches que la vue nous appelle ! Vous le croyez ça ? La Manche, le port de Cancale et le Mont-Saint-Michel dans le même panorama ? Tout bonnement incroyable ! Le voyage à vélo permet réellement de découvrir des endroits sans pareils !
Nous reprenons notre chemin vers le port de Cancale avec son fameux marché aux huîtres. Mais pas tout seuls ! La pluie a décidé de rafraîchir nos ardeurs. Enfin, pas tant que ça ! Elle nous a juste encouragé un peu plus à faire halte à la boulangerie en quête d’une douceur sucrée. Il est là le voyage, pas seulement à se cantonner à ce qu’il était prévu de faire mais aussi improviser et s’adapter, prendre son temps, se créer des souvenirs. Après cet encas, cap vers la pointe du Grouin, un autre « bout du monde », cher au Vélo Voyageur. Falaises, vent dans les cheveux et mer à perte de vue : la liberté ! Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls cyclistes et rencontrons un couple avec leurs enfants -grand sourire- en remorque.
De Saint-Malo à l’intérieur des terres
Il est temps d’amorcer le retour à Saint-Malo. Cette fois-ci, nous pédalons le long de la route côtière. Bien évidemment impossible de ne pas s’arrêter et de lambiner sur les nombreuses plages du chemin, directement accessibles à vélo : plage du Gueslin, plage du Val ou plage du Sillon, le plus dur est de choisir ! Nous posons pied à terre dans la cité Corsaire et il est temps de dresser un bilan de la journée. Le constant est sans appel pour tous : cette boucle depuis Saint-Malo est une vraie bulle d’oxygène ! Je ne saurais que la conseiller aux amoureux des grands espaces.A
Il est temps que mes compatriotes reprennent la route de Caen, me laissant vaguer à la suite de mon repérage en terre bretonne. Enfin plus tant bretonne que ça car déjà le Mont-Saint-Michel est en ligne de mire.
Je m’élance de Saint-Malo, passe d’abord devant le grand aquarium qui attire ma curiosité (un sous-marin pour descendre dans les profondeurs et découvrir la vie maritime ? le rêve !) et arrive rapidement à Saint-Suliac, qui mérite son titre de « plus beau village de France ». Le parcours se poursuit dans la charmante campagne jusqu’à rejoindre la côte à Hirel, où des chars à voile s’agitent. Ahhh, rouler paisiblement sur la piste cyclable avec les embruns marins, on n’est pas bien là ? Avant même de se lasser du bord de mer, le tracé regagne les terres. Se dresse alors Mont-Dol, un rocher granitique haut de 65 mètres, qui offre une vue dégagée sur toute la baie. On en prend plein les mirettes une dernière fois avant de remonter sur le vélo et de rejoindre Dol-de-Bretagne, l’ancienne cité épiscopale où un repos bien mérité vous attend.
Le joyau normand aka le Mont-Saint-Michel
Une bonne nuit de sommeil et me revoilà sur la route, frais comme un gardon. Je longe un petit cours d’eau paisible, puis la Manche avant de rejoindre le Couesnon. Le quoi ? Le Couesnon, ce petit fleuve côtier, source de tant de divergences entre bretons et normands car comme le proverbe dit « le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie ». Trêve de guéguerre, il y a une pépite à visiter ! Je laisse mon vélo au parking situé à 3 kms du majestueux ilot rocheux et emprunte la navette gratuite qui me dépose au pied du Mont.
Que dire à part que l’on se sent tout petit face à une pareille merveille ? J’arrive dans l’artère principale du village et y découvre de nombreuses boutiques et enseignes médiévales qui invitent à la détente. Mais le temps m’est compté et je ne veux pas manquer la visite de l’abbaye. Je musarde sur les remparts et découvre les sept tours qui ont donné au Mont sa réputation de forteresse imprenable. La vue est splendide ! Encore un petit effort et quelques escaliers à gravir et me voilà à l’abbaye. C’est un vrai chef d’œuvre d’architecture et une visite fort intéressante qui vous y attend. Et pas besoin d’être un passionné d’histoire pour se mettre à rêver de la vie des moines et de s’extasier devant la magnifique baie, théâtre des plus grandes marées d’Europe continentale.
Bazouges, Fougères et Vitré, des cités de caractère
Toutes ces émotions ça creuse ! Il est temps de quitter le Mont et de longer le Couesnon en sens inverse, direction Pontorson, un village qui a su garder son âme d’antan. Une galette traditionnelle, des fruits de mer ou un repas gastronomique, vous n’aurez que l’embarras du choix pour cette escale gourmande !
Au Vélo Voyageur, nous nous efforçons de penser à tout le monde. Ainsi, depuis Pontorson plusieurs options s’offrent à vous pour la suite de votre voyage. D’abord, pour ceux qui ont choisi de commencer leur épopée à Rennes, il est possible de finir ici. A moins que vous n’ayez opté pour un départ depuis Saint-Malo ? Dans ce cas, nous avons créé de nouveaux séjours en boucle qui vous font découvrir tous les essentiels de la Bretagne et qui se poursuivent dans la magnifique cité de Bazouges. Enfin, pour celles et ceux qui en veulent encore, le parcours continue jusqu’à Vitré, en empruntant la nouvelle piste cyclable qui fait étape à Fougères. Kesako ?
Fougères et Vitré sont deux coups de cœur de mon repérage en Bretagne Nord. Après avoir découvert le volet « maritime », je ne m’attendais pas à être tant charmé par le versant « terre ». Pourtant, dès votre arrivée à Fougères, le ton est donné. Les maisons à colombage, les ruelles pavées et le château médiéval confèrent à la ville une authenticité et une douceur de vivre certaines. Ne manquez pas non plus le rendez-vous aux jardins du Val Nançon pour profiter d’une vue splendide ! Vous reprenez ensuite la route pour Vitré, quasiment intégralement sur piste cyclable. Et pas n’importe quelle piste cyclable ! Le parcours serpente entre les étangs de Châtillon et de la Cantache et s’aventure dans la forêt, un vrai bol d’air frais ! Sans compter que l’immersion médiévale se poursuit à Vitré où il est impossible de passer à côté de l’imposant château-fort. Baissez le pont-levis !
Bilan de l’aventure de la Bretagne Nord à vélo
En un mot « variété » ou plutôt « liesseurted » comme diraient nos amis bretons. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les niveaux. S’il vous fallait une preuve qu’il ne faut pas voyager loin pour être dépaysé, la Bretagne en serait un parfait exemple ! Et même si vous ne pourrez certainement pas échapper à quelques notes de Tri Yann ou de Nolwenn Leroy lors de votre périple, les clichés sont parfois réconfortants. On est quand même bien autour d’une galette-saucisse et d’une bolée de cidre !