Par Mathilde Vialla
Ah la Bretagne: l’air marin, l’odeur des crêpes, le cri des mouettes et le clapotis des vagues… J’en ai rêvé pendant de nombreuses années… Alors quelle meilleure option que d’en visiter une partie à vélo, à l’occasion de quelques jours de repérage pour Le Vélo Voyageur?
Après un séjour à vélo en Alsace une semaine auparavant, Chloé et moi bouclons de nouveau nos sacoches. Nous traversons la France, direction cette fois-ci, l’ouest du pays!
Arrivée à Quiberon
Quelques heures après avoir quitté la capitale, nous posons enfin le pied sur le territoire breton et apercevons l’océan.
Nous profitons de la fin d’après-midi pour découvrir la ville et aller à la rencontre de nos partenaires hôteliers.
Le discours est le même pour tous, la saison a été bien difficile. Le premier confinement et la surmédiatisation du cluster de Quiberon en plein mois d’Août leur ont valu de nombreuses annulations. Ils gardent cependant espoir et attendent avec impatience le retour de jours meilleurs.
La Côte Sauvage et départ de Quiberon à vélo
En cette première matinée en pays breton, nous récupérons nos vélos auprès de notre loueur partenaire. Ce dernier nous annonce avoir fait une très bonne saison contrairement aux hôteliers. Le vélo permet de se déplacer, et de se dépenser, tout en respectant la distanciation sociale recommandée. De quoi rencontrer un vif succès cette année!
Une fois équipées, notre périple peut alors débuter! Objectif: digitalisation et amélioration de nos circuits déjà existants. Ces derniers ont en effet été créés et testés il y a quatre ans par nos collègues Eugénie et Sarah.
Dès les premiers kilomètres nous remarquons que les panneaux vélos sont majoritairement en mauvais état, le marquage ayant été effacé par l’air marin. Il était grand temps de revenir enregistrer les traces pour les proposer sur notre application GPS!
Nous longeons la côte ouest de la presqu’île, appelée également Côte Sauvage. Le ciel gris et brumeux mais la balade nous procure un sentiment euphorisant et vivifiant! Les constructions y sont rares et nous empruntons des chemins non goudronnés ou des petites routes peu fréquentées. Nous avons la sensation de ne faire qu’un avec la nature. La déconnexion est totale, une quinzaine de minutes à peine après avoir quitté la ville.
Nous atteignons rapidement le pittoresque port de pêche de Portivy et rejoignons quelques kilomètres plus loin une piste cyclable récemment créée. Elle permet aux cyclistes de traverser l’isthme en toute sécurité.
Le Fort de Penthièvre et les premiers menhirs
Sur la route, nous faisons une halte au Fort de Penthièvre. Construit en 1747 il sert aujourd’hui de base d’entraînement militaire. Les corps de 59 résistants exécutés pendant la seconde guerre mondiale furent découverts dans sa crypte.
Après une visite riche en émotion, nous déjeunons sur la plage en contrebas du fort. Des mouettes gourmandes nous tiennent compagnie dans l’espoir d’avoir un peu de nos rillettes de maquereaux achetées le matin même à la fameuse Conserverie La Belle-Iloise.
Une dizaine de kilomètres plus tard, nous atteignons la forêt du Varquès. Nous y découvrons le dolmen du Mané Croc’h et la Chaise de César, un ensemble isolé de menhirs dont un très grand en forme de siège. Il règne en ce lieu une atmosphère difficilement descriptible, presque mystérieuse. Après quelques minutes passées à déambuler au milieu des menhirs, nous repartons de là remplies d’une sensation d’apaisement. La magie du lieu a opéré.
Nous arrivons finalement à l’Hôtel La Voile Bleue à Erdeven en fin d’après-midi. Dans la continuité de nombreux échanges sympathiques par mail et téléphone, nous faisons enfin la connaissance en personne de Chantal, propriétaire de l’hôtel. Nous nous délectons d’une cuisine faite-maison et regagnons notre chambre pour une bonne nuit de sommeil.
A la découverte de l’Île de Saint-Cado
En ce début de journée, nous roulons sur des pistes désertes, à travers des paysages lunaires. Il y règne une ambiance de bout du monde. Nous longeons les dunes jusqu’à l’embouchure de la ria d’Etel, bras de mer qui s’étire sur plus de 22 km à l’intérieur des terres. A quelques mètres de nous se situe la barre d’Etel, que nous pouvons observer depuis la plage. Ce banc de sable mouvant sous-marin peut provoquer selon les conditions du jour d’impressionnants remous!
Nous arrivons au niveau de l’île de Saint-Cado à l’heure du déjeuner. Nous sommes immédiatement subjuguées par le petit îlot rocheux sur lequel trône une petite maison aux volets bleus. Ancienne demeure d’un gardien de parc à huîtres, elle est aujourd’hui inhabitée mais sert d’inspiration à de nombreux peintres et photographes.
Après avoir fait le tour de la petite île de Saint-Cado à pied, nous nous installons sur une plage en contrebas de la Chapelle Saint-Cado-de-Belz datant du XIIème siècle, pour pique-niquer. Nous regagnons ensuite Erdeven par des petites routes peu fréquentées.
La boucle est bouclée. De retour à Erdeven, nous récupérons nos sacoches pour poursuivre notre route vers Carnac.
A 20 minutes de l’arrivée, la pluie commence doucement à tomber. Quelques minutes plus tard, des trombes d’eau s’abattent sur nous. Nous dépassons les impressionnants alignements du Menec et la Maison des Mégalithes mais ne nous arrêtons pas à cause de la pluie. La priorité étant d’arriver au plus vite, aucune éclaircie n’étant prévue avant le lendemain.
Nous arrivons bien mouillées à l’hôtel et apprécions d’autant plus une douche bien chaude. Nous ressortons ensuite pour déguster un bon poisson frais dans un restaurant du quartier.
Le calme avant la tempête
Après une bonne nuit de sommeil, c’est sous un grand ciel bleu que nous reprenons nos montures pour rejoindre Quiberon à vélo. Nous profitons quelques instants du soleil depuis les bords de plage de Carnac. Difficile de croire qu’une tempête est prévue en fin de journée…
Sur la route vers Quiberon à vélo, nous passons par Le Pô. Cet ancien petit port abrite depuis 1880 de nombreux chantiers ostréicoles. C’est l’endroit idéal où déguster des huîtres fraîchement ramassées.
Après un bref passage par Plouharnel, nous poursuivons notre route. Nous empruntons le même itinéraire que l’avant-veille pour traverser l’isthme et rejoindre Quiberon à vélo.
Nous longeons la côte est de la presqu’île et passons à proximité de la Pointe du Conguel. Une balade à pied aurait été la bienvenue, mais la pluie commence à tomber et le vent à souffler. Il est temps d’aller s’abriter!
Les prévisions météo ne sont vraiment pas bonnes pour la nuit à venir. La tempête Alex doit s’abattre sur le Morbihan dans les heures qui viennent. Le département est placé en vigilance rouge par Météo France.
Une nuit agitée nous attend. Le vent souffle à travers les aérations de l’hôtel et les volets mal attachés claquent. L’antenne TV est visiblement touchée car nous ne captons plus aucun signal. Nous ne pouvons qu’imaginer l’état de l’océan… Nous nous endormons tant bien que mal, espérant que la tempête s’éloigne au plus vite.
Qu’allons-nous découvrir au réveil? La tempête aura-t-elle épargné la presqu’île de Quiberon? Pourrons-nous poursuivre notre voyage à vélo et nous rendre à Belle-Ile?
Retrouvez la suite de nos aventures la semaine prochaine! 😉